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Concours Acier 2015 : Le palmarès

Métal-roi de la révolution industrielle, l’acier a fait naître une architecture nouvelle avec la création de grandes halles accueillant les nouvelles fonctionnalités liées à l’évolution des modèles économiques et sociaux : gares, serres, marchés couverts, grands magasins, expositions universelles… Deux siècles plus tard, l’acier est encore le matériau des grandes portées, de la flexibilité des espaces, de la créativité architecturale. Les candidats de cette édition 2015 auront à imaginer et concevoir un espace partageable, interconnecté, favorisant la proximité, la mixité et l’intensité d’usage des bâtiments à toute heure de la journée : la halle universelle. Une façon pertinente  de rendre hommage au rôle pionnier de l’acier dans l’avènement d’une architecture métallique perpétuellement novatrice, et une belle opportunité offerte aux étudiants de découvrir et d’apprécier les possibilités architecturales et techniques d’un matériau résolument moderne.

1er prix

La nouvelle vague

Camille Chalverat, ENSA Paris-La Villette

Situé sur l’île La Croix à Rouen, le projet mise sur l’innovation dans sa capacité à lier deux échelles d’espaces à la fois grands et petits, domesticables, cela dans une même continuité logique et programmatique. Cette variété d’espaces garantit ainsi une grande flexibilité d’usage et fait de la halle « universelle », un nouveau modèle d’architecture contemporaine en adéquation avec son temps.

La halle s’organise autour d’un grand atrium : un espace libre de 42x23m et 10m de hauteur, sans poteaux, et largement éclairé par une verrière. Cet espace largement ouvert peut accueillir toutes sortes d’évènements tels qu’un petit marché, une foire ou encore une exposition publique.
De cet espace rayonnent de larges coursives, elles aussi utilisables dans la continuité usuelle de l’atrium.
Les grands plateaux des étages accueillent une salle de fitness, un grand amphithéâtre ou encore des espaces de bureaux open-space. Les petits espaces forment les locaux de commerce au rez-de-chaussée et des locaux de travail pour les jeunes entrepreneurs et créateurs.

A l’image d’une vague, l’activité de la halle oscille entre évènements ponctuels et quotidiens, entre forte et faible affluence, mais garde un mouvement permanent. Le revêtement polycarbonate vient renforcer cette idée de mouvement par des jeux de transparence et d’opacité qui révèlent à la fois l’esthétique de la structure acier, ainsi que les activités qui la rythment et changent son impact sur le paysage tout au long de la journée. La légèreté et la finesse de l’acier permettent de jouer avec des poutres continues entres plusieurs étages jusqu’au sol, cela permet de contreventer l’ensemble de la structure, de créer des porte-à faux aux angles, tout en accompagnant un mouvement d’ascension vers la grande terrasse sur les toits.

2e prix

Halle Batignolles

Augustin Bourgeois, Constant Despretz, Elias Nourry, ENSA Paris-Malaquais

Le projet se trouve à un point de jonction important à l’intersection de quatre quartiers du 17e arrondissement de Paris : Malesherbes, Monceau, Batignolle et le nouveau quartier de Clichy Batignolles. Un des grands enjeux de la ZAC de Clichy Batignolles (projet en cours depuis 2005) est de Concevoir un aménagement capable d’apporter des éléments de convergence à tous les quartiers. Cette ambition est soutenue localement par le développement des infrastructures dont la ligne 13, le RERC et le tram 3. La ligne 14 prolongée de la gare Saint-Lazare jusqu’à la porte de Saint Ouen passera également par la station porte de Clichy et pont Cardinet, face au square. La Halle Batignolles abrite un café en face de la gare, des commerces, un amphithéâtre, des espaces de travail partagés et une médiathèque. Au centre des programmes se trouve l’élément de convergence : le cœur de la Halle. C’est à la fois une halle de gare, une halle maraichère, un kiosque, un belvédère, une terrasse intérieure, une salle de danse, un théâtre… Un lieu de vie en somme, dont la mixité des fonctions garantie la vitalité des usages. A la manière d’une place de village. L’acier est omniprésent au sein du projet. Ses caractéristiques matérielles servent la finesse et l’élancement des structures et permettent d’évoquer la légèreté et la souplesse des rubans de la Halle. Légèreté sans laquelle l’édifice perdrait en grande partie son sens architectural et son intégration au site en tant qu’élément éventé et aérien face aux arbres du square des Batignolles. L’utilisation d’un revêtement de toiture en aluminium permet un dialogue avec la douceur du zinc des toitures parisiennes. L’usage du bois en sous face de toiture évoque un contraste ajoutant au langage de l’acier une chaleur naturelle et accueillante.

3e prix

502

Daria Ardant, Salim Merniche, Julia Schults, ENSA Paris-Malaquais

Au pied du plateau de Saclay, le campus vallée se trouve au centre de plusieurs problématiques : le vieillissement de ses installations et de ses édifices, l’avenir de l’université française, l’évolution des pratiques et des usages propres aux campus et, le projet scientifique, économique et urbain du Plateau de Saclay, d’intérêt national dont l’ambition d’ici 2020 est de constituer un pôle scientifique de visibilité mondiale mêlant grandes écoles et entreprises. Le projet se focalise sur le devenir de la halle 502, planifiée détruite dont l’emplacement est stratégique car à équidistance de la vallée, de Gif-sur-Yvette et des écoles au nord du plateau. Le site est toutefois mal desservi et beaucoup d’espaces sont inexploités ou mal agencés. 502 vise d’abord réaménager l’espace proche de cette halle actuellement déconnectée des autres bâtiments d’importance de proximités puis de reconnecter cette partie du plateau accessible uniquement en voitures et en bus par une route étroite et sinueuse. Pour, enfin, relier le campus avec les villes environnantes qui acceptent pour l’instant mal le projet du Plateau de Saclay.

Le projet recrée donc une continuité globale avec l’ensemble du plateau par la création de nouveaux réseaux. Le téléphérique s’impose ainsi comme le moyen de transport le plus adapté pour ce site au fort dénivelé. Afin de réunir au mieux population et chercheurs, 502 intègre une médiathèque à la structure composée de poteaux fins en acier couplés à une dalle collaborante, ouverte à tous et équipée d’un auditorium adaptable pour les conférences des chercheurs. Le téléphérique, la place couverte au Sud et la médiathèque se partagent l’espace en s’appuyant l’un sur l’autre. Les structures de ces deux entités sont différenciées. La structure béton existante n’étant pas suffisante, une structure treillis en acier vient soutenir le téléphérique.

Prix spécial

Halle Victor-Hugo de Toulouse

Maxime Agred, Jean-Baptiste Blondel, Quentin Giraud, Titouan Granet, Julien Gueganou, ENSA Montpellier

La halle universelle Victor Hugo s’installe dans le cœur historique de Toulouse à la place de l’actuel parking marché Victor Hugo. Afin d’insérer le programme de la halle universelle, la place est fragmentée suivant des axes principaux nord/sud et est/ouest dans le prolongement des rues existantes historiques. Ce découpage du bâti crée ainsi des rues intérieures entourées par quatre modules distincts. Reprenant l’aspect historique et traditionnel de la halle industrielle, des portiques sont mis en place sur la longueur de la place.

A l’intérieur viennent se glisser trois plateaux en étage recevant le programme mixte du bâtiment. Variables suivant les niveaux, les plateaux se positionnent comme des terrasses en relation directe avec l’environnement. Entre chaque portique, une couverture composée d’une maille métallique et de panneaux de verres translucides sert de protection en toiture où le verre transparent joue le rôle de fenêtres d’ouverture sur l’extérieur de la halle. Un jeu de plein et de vide se retrouve en façade où le verre transparent est remplacé par des vides permettant à cette double peau de respirer en façade et de lier les espaces d’intérieur à ceux extérieurs de la halle.

La halle propose un programme mixte et varié autour de grands thèmes : la gastronomie, la culture avec une médiathèque, un salon d’exposition modulable ainsi que les bureaux du Comité Régional du Tourisme, le sport avec un terrain omnisport couvert. Enfin, sept niveaux sont dédiés à l’écologie d’agriculture urbaine en hydroponie et d’une épicerie de fruits et légumes cultivés sur place. S’ajoutent un espace de travail partagé ainsi qu’une entreprise de voitures électriques. D’un point de vue structurel, chaque plancher est articulé sur les portiques côté extérieur de la halle et soutenu par deux colonnes structurelles recevant les espaces techniques (réseaux, rangements, sanitaires). Afin d’assurer la portée des éléments structurant des planchers tout en libérant les espaces, une structure de câbles tendus au droit des portiques est installée.