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Concours Acier 2023 : Le palmarès

L’objectif est de donner aux candidats l’opportunité de découvrir et explorer les possibilités architecturales et techniques de l’acier en concevant un ouvrage avec ce matériau. Depuis plus de dix ans, des centaines d’étudiants ont ainsi pu présenter leurs projets devant un jury composé d’architectes, d’ingénieurs, de journalistes et de spécialistes de la construction en acier. Les lauréats du concours sont récompensés par un prix 10 000 euros, leurs projets sont publiés dans la revue MATIÈRES et dans ce livret des prix de l’architecture acier et présentés au public lors de la Steel.in en octobre à Paris.

Composition du jury

Président : Grégoire Bignier, architecte B+M Architecture
Alice Bialestowski, journaliste, AMC
Lionel Blaisse, journaliste
Jan Meyer, journaliste Métal Flash
Stéphanie Celle, architecte-urbaniste de l’État
Nicolas Brigand, architecte, RHB
Mathieu Chazelle, architecte, ENIA
Julien Piton, ingénieur, Ingérop
Xavier Cespedes, ingénieur, Strains

PREMIER PRIX EX AEQUO

Le Passage (C)Ouvert

Alexandre Miermon – ENSA Normandie

Le Passage (C)Ouvert a pour ambition de réintégrer dans un bâtiment industriel, jusqu’alors désaffecté, une vie urbaine revisitée. Cette usine de fabrication de tubes en acier sans soudure a été conçue pour des raisons économiques.
Le Passage (C)Ouvert expérimente de nouvelles manières d’habiter pour résoudre des problématiques actuelles.
Le projet réinvente l’espace public comme un « corps vivant » dans lequel les échanges entre vie collective, travail et nature forment un organisme urbain propice à la promenade et l’accès à la nature en centre-ville. Il dépeint un spectacle urbain hiérarchisé et ordonné.
Des rues, des allées, des places, des logements, des bureaux, des épiceries, des cafés… : une toiture pour tous. Le pari de la réhabilitation de l’industriel a guidé le choix de ce site. Le but : expérimenter pour proposer des solutions d’implantation dans un système régulier et mondialisé afin d’être capable de les transposer et enrichir les possibilités de la ville de demain.
Le projet compose avec une trame stricte et étendue de poteaux qui a induit le tracé urbain. La structure impose une grande légèreté pour ne pas contraindre l’existant.
Des poutres à inertie variable, un tirant : tout est là. Penser, faire simple et efficace comme assurance d’avenir. High-tech, Low-tech, utilisons-les !
Intégrer de la végétation, des systèmes, des techniques de gestion des eaux pluviales, coupler cela à une aération naturelle, et le gros du travail est fait. Low Tech, c’est aussi essayer de réduire l’utilisation de la voiture par l’habitant en composant un programme adapté où tout lui serait accessible. Le Passage (C)Ouvert intègre en toiture une agriculture urbaine vecteur de rencontre et de partage.
Des modules placés permettent de découper l’espace public pour créer à la fois des espaces intimes ou d’autres totalement ouverts sur l’infinie trame structurelle.

PREMIER PRIX EX AEQUO

Studio 7

Paul Terrades, Ninon Marvier, Anaïs Robert – ENSA Nantes

Studio 7 propose d’aborder le conflit comme moteur de création architecturale. Nous avons choisi de travailler dans le contexte
nord-irlandais à Belfast. Il s’agit du haut lieu des événements les plus récents liés à ce conflit, avec des stigmates encore visibles
faisant partie du quotidien des habitants, au même titre que des tensions politiques et religieuses persistantes.
Le site est un lieu extrêmement symbolique de la période des troubles (1969-1998), le tribunal néo-classique de Crumlin Road, est aujourd’hui en ruine à la suite de nombreux incendies criminels. Le projet s’organise autour de la création d’une tour, marqueur urbain attirant le regard et resituant le tribunal dans son contexte. Cette forme accueille le programme en minimisant les interventions coûteuses sur l’existant classé. S’inscrivant dans une demande de la ville, des plateaux de cinéma, des studios photos et de postproduction ainsi qu’un espace d’exposition y sont implantés.
Un grand espace de projection sert également de lieu public et d’accueil et distribue les différentes zones du projet.
Le reste de la ruine, envahi par la végétation, est ponctuellement accessible offrant des points d’intérêt le long d’une déambulation.
L’acier permet ici de minimiser l’impact de la structure sur le programme dans un contexte d’espace restreint, tout en marquant l’intervention.
Il en va de même pour le bardage qui accentue la place de la tour dans la ville et son contraste avec la ruine néo-classique.
De quoi permettre non seulement de faire le lien entre historique et renouveau, de raconter des histoires et de s’y confronter, mais aussi d’en écrire de nouvelles grâce au cinéma, tout en offrant une optimisation spatiale et économique.

PREMIER PRIX EX AEQUO

Village culturel Noé

Boris Fotso Fopoussi, ENSA Normandie
Mathilde Dreyer, Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg

Nous traversons une époque de bouleversement climatique dans laquelle l’architecture durable est au coeur de la réflexion des pays développés. Au contraire des pays en voie de développement où la recherche des architectures modernes calquées sur celles des pays riches est un idéal.
L’Afrique est l’un des continents les plus chauds de la planète. Tout reste encore à faire. Pour ne pas compromettre sa transition énergétique, le continent doit saisir l’opportunité de leapfrogging (sauts d’étapes).
À Yaoundé, au Cameroun, deux architectures parsèment les territoires : l’une axée sur la civilisation universelle (Architecture High tech) et l’autre évoluant sans architectes (Architecture Low tech). Dépendants des climatiseurs, les équipements de la première sont composés de murs en béton surplombés d’une couverture de tôle acier et conçus pour être économiquement viable.
Ils s’adaptent pourtant très mal au contexte social, économique et bioclimatique.
L’architecture sans architectes, elle, conçoit des structures constituées de mur en boue et de couverture en paille sur une charpente bois.
Faut-il jeter par-dessus bord le vieux passé qui a été la raison d’être d’un peuple pour entrer dans l’ère de la modernité ? Abordé selon une approche alternative synthétisant les deux architectures (Low tech et High tech), le projet place la rigueur climatique au centre de réflexions, en induisant le remplacement de la climatisation par le badgir, le bois par l’acier et le béton par la terre.
Ce village culturel alliant formation, exposition, et divertissement répond aux besoins d’urgence d’équipements publics puisqu’il est destiné à un peuple déshérité de sa propre culture.

MENTION SPÉCIALE

HOA SEN

Thais Massemin – ENSA Nantes

Partout dans le monde, les pays attachent de plus en plus d’importance à la sécurité d’approvisionnement en eau pour leur population.
Au Vietnam, cette question stratégique, à la fois pour le bien des personnes mais aussi pour l’indépendance et la sécurité du pays, soulève de nombreux défis. Sécheresse, intrusion d’eau salée, inondations… : le Vietnam subit plus que jamais les impacts du changement climatique dans son secteur hydraulique.
C’est dans ce pays considéré comme étant le cinquième le plus touché par le changement climatique HOA SEN prend place. Il s’implante dans le parc national de Tràm Chim, à proximité de la Province de Long An dans le delta du Mékong. La sécheresse et l’invasion d’eau salée durant ces dernières saisons s’y révèlent particulièrement graves.
HOA SEN a été imaginé afin de répondre aux grands défis urbains du monde de demain.
Ses intentions sont d’assurer un meilleur accès à l’eau (par un système de récolte des eaux pluviales et de la rosée) pour les agriculteurs et les habitants et de favoriser la prise en compte du végétal comme source de bienfaits immuables dans la société.
L’utilisation de l’acier dans sa conception apporte un aspect souple, léger, résistant, économique et durable à ce projet.
Couramment utilisé pour des structures filaires, notamment dans une forte verticalité, il constitue le matériau idéal pour répondre aux contraintes de HOA SEN.
Cette structure verticale est composée d’un récepteur d’eau pluviale et de rosée en acier inoxydable hydrophile recouvert de polyéthylène. Son rendement serait donc d’environ 0.5 L d’eau par mètre carré.
Cette eau récoltée sera acheminée par le biais d’un tuyau à une cuve enterrée. Ce système permettrait d’obtenir, en moyenne, un rendement d’environ 7 000 L d’eau par jour pouvant alimenter un petit quartier (environ 215 logements) et/ou être acheminé vers les terres agricoles.

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