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Réhabilitation

La réhabilitation est la remise en état d’un ouvrage ancien. Rarement valorisée, peu enseignée dans les écoles d’ingénieurs et d’architectes, elle requiert pourtant un savoir-faire spécifique, de multiples compétences et au moins autant d’ingéniosité et de rigueur que la construction neuve.

Plusieurs niveaux de réhabilitation

Réhabiliter, c’est conserver une partie d’un ouvrage (façades ou structure, en tout ou en partie) et en remanier plus ou moins profondément une autre. Cela s’oppose à la déconstruction suivie d’une construction neuve. Le terme de réhabilitation peut recouvrir différents types d’interventions sur le bâtiment, de la plus légère à la plus profonde :

  • la rénovation, qui peut désigner une mise aux normes de l’ouvrage, l’amélioration du confort, de l’esthétique ou de la sécurité… Il peut s’agir par exemple de refaire l’électricité, l’isolation, de changer les portes et les fenêtres, etc. Mais aussi de remanier l’aspect extérieur.
  • La restructuration, qui consiste à remettre les volumes au goût du jour, à créer par exemple dans un bâtiment des niveaux intermédiaires, des passerelles. On parle alors de surélévations, d’extensions, de création ou suppression de planchers, de consolidations…
  • la reconstruction avec conservation des façades, qui revient à ne conserver que l’enveloppe extérieure ou le volume global et à tout refaire par ailleurs. C’est l’exemple de l’immeuble du Crédit Lyonnais, à Paris, dont l’intérieur a été détruit par un incendie et entièrement reconstruit.

Réhabiliter plutôt que reconstruire : pourquoi ?

Dans certains cas, la réhabilitation s’impose. Le plus souvent pour des raisons culturelles, techniques, ou foncières.
Lorsqu’une construction est classée monument historique ou est inscrite à l’inventaire du patrimoine, évidemment, on ne peut que réhabiliter. Pour rénover à l’identique (dans le cas de bâtiments prestigieux comme par exemple le Grand Palais ou le Pavillon Baltard, à Paris), on va jusqu’à rechercher les plans, croquis et moules d’origine pour refaire exactement les mêmes poteaux de fonte, etc.

  • Lorsque l’on veut conserver la surface et les volumes d’origine. Quand on démolit pour reconstruire, les règles d’urbanisme en vigueur imposent généralement de réduire le volume de la construction. Seule la réhabilitation permet de conserver ses dimensions initiales.
  • Lorsque la construction a une valeur patrimoniale importante, c’est-à-dire, un cachet, une qualité architecturale marquée que l’on souhaite préserver (hauteur sous plafond, grande surface…). Constituant une référence architecturale, ce bâtiment se louera et se vendra plus facilement si on le réhabilite en préservant son esprit, son aspect d’origine.
  • Lorsque la démolition pose des problèmes de vibrations, de nuisances, d’évacuation des gravats insolubles par rapport à l’emplacement du bâtiment, à sa hauteur, à la sécurité des riverains….
  • Lorsque il est nécessaire de remettre un bâtiment aux normes (thermique, incendie et notamment tout ce qui concerne l’évacuation des personnes, sanitaires – par exemple suppression de l’amiante, etc.). Ou tout simplement quand on change l’affectation d’un ouvrage (ancien ou pas), en transformant des locaux industriels en bureaux, ou des bureaux en locaux d’habitation… cela modifie certaines données structurelles et les hypothèses de charges et nécessite donc une réhabilitation.

Une alternative à la construction neuve

Il faut alors évaluer si la réhabilitation vaut la peine : si réhabiliter est intéressant sur le plan architectural, financier, technique, environnemental, sur le plan de la durabilité, du temps passé, du retour sur investissement … et comment tout cela s’équilibre. En d’autres termes, si c’est rentable, faisable et viable sur le long terme.
C’est en portant un regard global sur l’ouvrage, son emplacement, son histoire, son état, l’ampleur des travaux à faire, les coûts d’entretien et de maintenance ultérieurs que l’on décide si la réhabilitation est rentable (et faisable) ou non.
A titre indicatif, la rénovation lourde d’un lycée ou d’un collège coûte en moyenne 30 % moins cher qu’une construction neuve.
Et quoi qu’il arrive, très en amont d’un chantier, avant même que le projet soit lancé et que l’architecte n’intervienne, il faut réaliser une l’étude de faisabilité, élaborer le budget.
Réhabiliter suppose d’effectuer un diagnostic précis du bâtiment (lire p 4). Seul un spécialiste peut savoir avec quel type de métal (fonte, fer ou acier) a été fait un immeuble et si les matériaux peuvent peut être conservés.

Réhabiliter en acier : quels avantages ?

Quand la construction d’origine est en acier, on ne peut pas la réhabiliter en béton. En revanche, quand elle est en béton, on a le choix de la réhabiliter en béton ou en acier. L’acier a donc déjà là un avantage. Quels sont les autres, et qu’est-ce qui incite à faire le choix de solutions acier pour réhabiliter ?

Variété et liberté architecturales

L’utilisation de l’acier dans les constructions neuves, mais aussi dans celles réhabilitées, offre une liberté architecturale et une variété de formes exceptionnelles : grandes portées, grands plateaux réaménageables, vastes volumes… Elle offre des possibilités  d’adaptation et de transformation pour répondre à l’évolution des besoins et des usages, tant sur des bâtiments en acier qu’en béton. Elle se traduit par des formes et des couleurs inédites, ainsi que des apports de lumière plus importants (davantage de transparence en façade, portées plus grandes).

Facilité de mise en œuvre, rapidité d’exécution

Dès que les délais sont serrés, l’acier est incontournable. Il se monte comme un Meccano, en atelier, et il ne reste plus sur place qu’à assembler les éléments. Les ossatures métalliques font gagner du temps, mais sont aussi économes en main d’œuvre et en matériel pour le montage. De plus, l’acier bénéficie d’un réseau d’entreprises compétentes, sachant le mettre en œuvre de façon optimale.

Adaptation aux conditions difficiles

Les ossatures métalliques sont aussi particulièrement adaptées aux conditions d’accès difficiles, comme c’est souvent le cas en ville : chantiers devant impérativement être propres, ou sans eau, ou chantiers d’accès difficile, auxquels l’aspect « montage mécano » de l’acier convient parfaitement.

Fiabilité des ossatures métalliques

Les ossatures en acier, fabriquées le plus souvent avec des machines à commandes numériques, sont précises, donc entraînent peu d’aléas sur chantier. Elles offrent également un bon compromis résistance / encombrement.

Qualité des produits de construction en acier

Les aciers de construction sont des produits manufacturés, aux caractéristiques géométriques et mécaniques garanties, présentant pour les produits d’enveloppe des aspects variés tant dans leurs formes que dans leurs couleurs, qui se marient facilement aux autres matériaux. Dans la réhabilitation, un important tonnage d’acier est à destination du second oeuvre (métallerie, menuiserie métallique, ferronnerie, serrurerie…). Dans les collèges, par exemple, on a remplacé durant deux décennies les portes en bois par des portes en aluminium, qui sont à leur tour remplacées par des portes en acier, plus résistantes aux chocs  et à l’usage du fait des propriétés mécaniques élevées du matériau.

Pérennité des constructions en acier

Faciles à entretenir, et ce sans interrompre la vie de l’ouvrage (très important pour un pont, en particulier), les structures acier demandent une maintenance peu contraignante. 
La protection des structures contre la corrosion et contre l’incendie passe par des moyens connus et sûrs. L’acier est plus apte à résister aux séismes grâce à sa ductilité et à sa capacité à supporter des efforts alternés. Lors de sollicitations extrêmes la construction métallique offre plus de possibilités de réhabilitation que d’autres matériaux (exemple du zénith de Toulouse dont l’ossature de la toiture, après l’explosion de l’usine AZF, a résisté à la déflagration et n’a nécessité que de faibles réparations).

Respect de l’environnement, peu de nuisances pour l’entourage

Les réhabilitations en acier provoquent peu de perturbations pour l’entourage. Les délais de chantier sont courts et les nuisances sont réduites : moins de déchets, moins de bruits. Par ailleurs, les profilés en acier, très utilisés dans la construction, sont fabriqués à 100% à partir de ferrailles recyclées. Enfin, tous les aciers sont recyclables à l’infini, et les bâtiments acier en fin de vie peuvent être déconstruits ou démontés.

Confort

Réhabiliter en acier permet de réaliser une isolation par l’extérieur, donnant aux architectes la possibilité de moderniser l’aspect des bâtiments rénovés. L’acier garantit une bonne isolation thermique et phonique.

Légèreté

L’acier offre des solutions techniques légères qui permettent :

  • de limiter les charges sur les structures existantes
  • de réduire le nombre et la section des poteaux
  • de réaliser des planchers de grande portée, sans gêne pour les réseaux

Conformité à la réglementation incendie

la tenue au feu n’est plus un obstacle à l’utilisation de l’acier. Si la législation sur la sécurité pouvait paraître handicapante pour l’acier il y a quelques années, la législation européenne, plus réaliste en termes d’ingénierie incendie, lui est aujourd’hui plus favorable. Dès lors que le bâtiment prévoit un dispositif de détection précoce du feu et d’évacuation rapide des personnes et des fumées. Enfin, du fait de son incombustibilité, l’acier n’apporte aucune charge combustible supplémentaire dans la rénovation d’un ouvrage

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