Rénovation du stade Raymond Kopa à Angers

Assembler, rassembler

Depuis sa création en 1912, le stade de football d’Angers n’a jamais cessé d’évoluer au gré de ses propriétaires-exploitants et des performances du SCO, le club des Noir et Blanc angevin. Depuis 2016, l’architecte local Bruno Huet a mis à profit la reconstruction de deux tribunes dont la « présidentielle » pour amorcer en profondeur la reconfiguration globale du complexe, qui jusqu’alors tenait davantage d’une juxtaposition disparate.

La métamorphose du Stade Raymond Kopa à Angers répond aux perspectives d’évolution du club Photo : Patrick Miara

Contraintes multiples

En 2016, Sabh remporte la consultation lancée par la Ville (propriétaire) visant à reconstruire la tribune du Colombier (sud-est) rendue nécessaire par la montée du club en ligue 1 l’année précédente. Il importait d’optimiser son coût, son délai de mise en œuvre et le nombre de places supplémentaires. Laissée volontairement apparente, la structure acier s’est donc imposée. Un jeu d’escaliers en galva anime la vaste galerie d’accueil – parcourue d’ombres – dont toute l’ossature est de couleur anthracite. La façade sur le parvis est composée de panneaux alu micro-perforé ayant permis d’astucieusement résoudre l’épineux problème de la ventilation-désenfumage. Accueillant des kiosques de restauration, coursives et plateaux en bacs acier distribuent les différents accès aux tribunes tout en assurant le côté festif du lieu ! A peine livrée en 2018, le club ayant entretemps contracté une concession de 35 ans pour le stade, confie, sans appel d’offres, au même concepteur la réalisation de la tribune Saint Léonard destinée à devenir présidentielle. Son programme est plus conséquent : l’ensemble des vestiaires et leurs installations de soins et remises en forme, aire de parking des autobus des équipes, 5000 places en tribunes (haute et basse) plus 400 en loges desservies depuis les espaces de réception, deux auditoriums (275 et 175 sièges), une restaurant panoramique en couronnement afin de développer l’indispensable activité extra-sportive (congrès, séminaires…).

Variation des effets de lumière en fonction des expositions pour un effet «Cathédrale». Photo : Patrick Miara
La loge protocolaire dédiée aux officiels. Photo : Patrick Miara
Les espaces de réception pour une meilleure qualité d’accueil. Photo : Patrick Miara
L’un des deux auditoriums de l’équipement. Photo : Patrick Miara

Un stade urbain à l’anglaise

Le challenge est néanmoins complexe en raison de l’étroitesse relative de la parcelle allouée, longue de 197 m et avec 3 m de dénivelé entre la rue et la pelouse. S’y est ajoutée la présence d’eau en sous-sol ayant obligé à renoncer au parking souterrain, 50 places devant dès lors être aménagées en aérien. Sera ainsi retenu le concept d’un stade urbain à l’anglaise : parallélépipède compact avec tribune « cratère » (pente des gradins maximale) au plus près de la pelouse offrant une vue parfaite, dépourvue de tout poteau grâce à son spectaculaire porte à faux de 23 m dont la rive règne à 21 m d’altitude. Cette dernière intègre l’éclairage intégralement en LEDs du stade (suppression des mats d’éclairage d’antan). L’effet est d’autant plus saisissant via le monochrome anthracite, en écho aux couleurs du club uniformisant charpente, couverture, maçonnerie et assises. La touche de marron ajoutée au gris foncé – proche des ardoises des toitures environnantes – des panneaux ajourés des façades sur rue laisse transparaître la vie intérieure tout en vibrant dans la lumière changeante des cieux angevins. Muée en black stadium l’arène s’est enfin forgé une identité forte que parachèveront les prochaines rénovations.

Un stade urbain à l’anglaise. Photo : Simon Guesdon
La perception du spectacle offert, le confort et l’accueil du « fan » constitue la base du travail architectural. Photo : Patrick Miara
Photo : Patrick Miara
  • Maître d’ouvrage : SCI SCO INVEST
  • Architecte : Studio d’architecture Bruno Huet
  • BET Structure : Even Structures
  • Charpente, bardage et résille métalliques : Briand
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