Mobilis in mobile

L’architecture métallique en mouvement

Issue des théories conceptuelles datant des années 1950, la notion de mobilité dans l’architecture s’applique à diverses typologies de bâtiments comme les ponts, les équipements publics, les tours, les maisons ou encore les piscines. Retour sur ces édifices en mouvement auxquels l’acier apporte toute sa dynamique ! Cette conférence s’est déroulée le 13 avril dernier à la Maison de l’architecture Île-de-France.

LES INTERVENANTS

  • Une architecture mobile pionnière

Rodo Tisnado, architecte, cofondateur, Architecturestudio

  • La couverture du court Philippe-Chatrier (ou court central) du stade Roland-Garros 

Bertrand Potel, architecte-ingénieur, directeur associé, DVVD, et Thierry Deschaumes, architecte, ACD Girardet & Associés

  • Le plissé du court Suzanne-Lenglen du stade Roland-Garros

Simon Aubry, associé, ingénieur, T/E/S/S Atelier d’ingénierie, et Éric Servas, architecte, directeur opérationnel, Dominique Perrault Architecture

  • La renaissance de la piscine Tournesol, à Combs-la-Ville

Arnaud Bouët, architecte associé, BVL Architecture La Cité éphémère à Calais Nicolas Kelemen, architecte, gérant, Nicolas Kelemen Architecture

« Un bâtiment vivant ne peut-être que métallique, observe Rodo Tisnado. Cette architecture humaine, qui se déplace elle-même, fonctionne comme un être vivant. » C’est cette approche « sensible » qui a conduit Architecturestudio à concevoir en 1987, le « lycée du futur », à Jaunay-Clan, dans le parc du Futuroscope. Toute une partie du bâtiment triangulaire de verre et d’acier se déplace au moyen d’une aile volante, sorte de nef avec cockpit qui vient constituer la toiture de la cour intérieure. Pour l’université de la Citadelle à Dunkerque, l’agence a reconverti,
en 1987, un ancien entrepôt de tabac en lycée technologique dont les volets mobiles réagissent en fonction des besoins en lumière. Cette architecture métallique humaine et sensible trouve son couronnement dans le bâtiment de l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris et sa façade composée de 240 moucharabiehs avec diaphragmes conçus pour s’ouvrir et se fermer tous à la lumière. Même registre du mouvement pour le toit mobile du court central de Roland-Garros, composé de onze ailes d’acier revêtues d’une membrane. « La toiture se plie et se déplie comme un grand store et découvre ou couvre en quinze minutes l’intégralité du stade », précise Thierry Deschaumes. « L’acier exprime ici la modernité, souligne encore Bertrand Potel. Et dans des délais particulièrement courts, le fait de pouvoir préfabriquer a été décisif. » Toujours côté court, Éric Servas a présenté le plissé du Suzanne-Lenglen, inspiré de la jupe de la championne de tennis et livré en décembre 2023, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Sa couverture mobile, constituée de toiles tendues par des câbles fixés à la structure, se repliera par le mouvement d’un buton mobile selon un déplacement horizontal. En rénovant la piscine de Combs-la-Ville, Arnaud Bouët contribue à la renaissance des fameuses piscines Tournesol de Bernard Schoeller, recouvertes d’une voûte escamotable leur permettant de se transformer en piscines de plein air. Pour une architecture d’économie, efficace et poétique, direction Calais avec la cité éphémère du Dragon de Calais conçue par Nicolas Kelemen. Cet abri provisoire destiné à héberger le Dragon, machine de 70 t, 20 m de longueur, 10 m de hauteur, repose sur un principe structurel simple : une structure galvanisée en tube, une façade en polycarbonate et une couverture en toile tendue remplacée par un bac acier. Conçu comme une machine, le bâtiment, éphémère à l’origine, est en voie de pérennisation. Sa structure acier permettant de le modifier en y ajoutant deux portes monumentales.

Retrouvez l’intégralité de la conférence sur www.construiracier.fr

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