DOCK G6, HÔTEL RADISSON BLU

Renouer avec l’histoire portuaire de Bordeaux

En quelque dix années, la dalle portuaire des Bassins à flot, trait d’union entre le quai des Chartrons et le quai Bacalan à Bordeaux, a opéré sa métamorphose. Dense et varié, ce nouveau quartier où cohabitent des vocations multiples (logements, bureaux, loisirs…) accueille Dock G6, un complexe unique intégrant l’hôtel Radisson Blu. Réalisée par Atelier d’Architecture King Kong, cette mégastructure métallique renoue en toute maestria avec le patrimoine portuaire de la ville.

Une mégastructure de poteaux-poutres métalliques pour la réversibilité.

S’il s’inscrit parfaitement dans le cadre du programme d’aménagement d’ensemble (PAE) défini en 2010 par l’Agence Nicolas Michelin et Associés (ANMA) et destiné à faire de ce vaste site portuaire un nouveau quartier, Dock G6 se distingue pourtant par sa volumétrie. C’est que la parcelle, le programme, la surface et les principes architecturaux avaient été définis en partie avant les autres projets. Mais son architecture, sa forme et la mixité des programmes proposés se sont parfaitement intégrés au PAE. Du haut de ses 9 étages, le bâtiment bénéficie d’un emplacement de choix, en bordure du bassin n° 1, le long de la promenade des bassins et de la rue qui prolonge le pont levant Jacques-Chaban-Delmas. « L’inscription archi­tecturale du projet dans une friche industrielle nous tenait vraiment à cœur, explique Jean-Christophe Masnada, associé fondateur d’Atelier d’Architecture King Kong. On ne voulait pas parachuter un projet sans parler de l’histoire de ces quais, de cette friche, des grues métalliques, des silos, de la base sous-marine et des rails de chemins de fer… Tout un vocabulaire en déshérence que nous avons souhaité nous réapproprier pour
dessiner le projet. »

MIXITÉ, RÉVERSIBILITÉ

Dès l’origine, cette mégastructure faite de poteaux-poutres métalliques intègre la question de la réver­sibilité. Sa structure alterne ainsi un jeu d’enveloppes décalées selon les fonctions du complexe.
De vastes plateaux libres aujourd’hui aménagés en salles de séminaires et en chambres d’hôtel peuvent ainsi être complètement revisités pour être transformés, par exemple, en bureaux ou logements. Portés par la mégastructure métallique, les deux premiers niveaux regroupent le hall central, les zones de restauration, le bar et les espaces de bien-être ouvrent tout en transparence sur le rayonnement du quartier. Au-dessus et sur trois niveaux, les 125 chambres et suites, intégralement enveloppées d’une résille métallique bronze de 1 750 m2 de surface, offrent une vue sans pareille sur les quais tout en préservant l‘intimité de leurs occupants. Un parking suspendu au cœur du bâtiment suivant les exigences du PAE, dont la rampe d’accès habillée d’inox poli miroir, joue sur la perception du visiteur et multiplie les perspectives. L’attique est coiffé par le « sucre » revêtu de cassettes métalliques avec une laque irisée ceint d’un filet inox et posé au niveau du practice de golf. Habillé d’acier sur toute la partie haute du projet, le volume prend des teintes variant du gris clair au blanc pour se fondre dans le ciel.

Maîtrise d’ouvrage : Redman
Architecte : Atelier d’Architecture King Kong (mandataire)
BET structure : Terrell
Photo : Atelier d’Architecture King Kong/Arthur Péquin

Une résille métallique pour préserver l’intimité des chambres.
Le practice de golf coiffe le bâtiment.
Le chantier de l’édifice et son inscription dans la friche industrielle.
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