VIVRE, HABITER ET TRAVAILLER APRÈS LA CRISE

Comment repenser logements et lieux de travail ?

La pandémie de Covid-19 a plongé le monde dans une crise inédite et mis en lumière toutes les difficultés, les manques, les défauts de l’offre de logements et des lieux de travail ainsi que les limites de leur conception. Cette prise de conscience conduit à repenser la façon dont nous organisons espaces de vie et de travail pour faire de ce bouleversement un levier
de transformation.

LES INTERVENANTS

  • Catherine Sabbah, déléguée générale et fondatrice de l’Idheal, Institut des hautes études pour l’action dans le logement
  • Cyrille Meynadier, président d’Opalia Immobilier et Urbanisme
  • Jean-Luc Crochon, architecte, président de Cro&Co Architecture
  • Pascal Bonaud, délégué général, ConstruirAcier

« Notre enquête “Aux confins du logement“ a souhaité comprendre comment chacun a vécu la période de confinement, rappelle Catherine Sabbah. Sur les 8 000 réponses recueillies, les résultats sont édifiants par leur simplicité. Ce qui manque le plus fondamentalement, c’est l’espace, un accès à l’extérieur et la lumière. » Partant de cette analyse, l’Institut a réalisé une étude, « Nos logements, des lieux à ménager » qui a pour objectif de définir la qualité des logements de manière tangible et quantifiable. Ce travail s’appuie sur un échantillon d’immeubles franciliens construits entre 2000 et 2020, dont les plans de niveaux et des appartements ont été passés au crible d’un référentiel à 200 entrées. Quelque 650 typologies et 1 500 plans ont été analysés pour essayer de comprendre ce qui avait changé. Résultat : la taille des pièces a diminué, tout comme le nombre de mètres carrés par logement et par personne. En cause : la standardisation de la production immobilière, les placements en défiscalisation, les objectifs de production de logements… Autant de pistes à creuser sur la manière dont on fabrique les logements aujourd’hui et pour demain. Selon Cyrille Meynadier, une autre manière de faire des logements reste possible. À Montpellier, avec l’immeuble résidentiel L’Arbre Blanc conçu par les agences Sou Fujimoto Architects, Laisné-Roussel et OXO Architectes et le Prado Concorde, imaginé par Valode & Pistre, le promoteur a misé sur la générosité des surfaces, des terrasses et des balcons, la modularité et la flexibilité, les hauteurs sous plafond et les espaces partagés. Même volonté de partage, de lumière et de sérendipité avec Jean-Luc Crochon qui a illustré le sujet à travers quatre projets phares. À commencer par le siège de Paris Habitat, conçu il y a 15 ans dans un ancien garage et devenu atrium habité tout en charpente métallique avec ses salles de réunion ouvertes. Plus récemment, la restructuration du Carré Michet avec son rooftop en charpente métallique et la tour Trinity à La Défense devraient de nouveau attirer les collaborateurs au bureau avec l’envie de se retrouver dans des grands volumes à double hauteur, des espaces extérieurs partagés, des terrasses végétalisées, de la lumière et de la ventilation naturelle. Et de rappeler le Cnit, toujours à La Défense, qui, par ses valeurs de mixité, préfigurait déjà l’avenir… Flexibilité : tel est le maître mot de Pascal Bonaud qui a illustré le concept en premier sur les bâtiments neufs, avec la nécessité de plateaux libres qui offrent une réelle liberté d’aménagement en maximisant les surfaces. Clés du succès : la poutre cellulaire, le plancher collaborant et la construction mixte. Une flexibilité retrouvée également sur le « déjà-bâti » qui impose de s’adapter aux nouvelles charges du bâtiment. « Le principe : si une structure n’est pas capable de supporter de nouvelles charges et de les transmettre aux fondations, il faut ajouter de l’acier. »

Retrouvez l’intégralité de la conférence sur www.construiracier.fr

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