VILLA M À PARIS

Une treille métallique géante

Imaginée par et conçue pour les professionnels de santé, Villa M est un concept unique un authentique bâtiment jardin, une création organique qui habille l’exosquelette d’une végétation vivante. Quand la nature devient architecture.

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Un exosquelette tout acier destiné à devenir un jardin vertical. Photo : Thomas Guyenet

M comme Médecine, Mutualisme, Mutations, Mobilité,
Mixité, Mieux-être et Mieux-vivre… : le projet Villa M n’est décidément pas comme les autres. Dédié aux médecins qui pourront y travailler, se former, s’informer, découvrir les innovations santé de demain ainsi que se détendre, le lieu, situé dans le 15e arrondissement de Paris, se veut une vitrine ouverte sur la ville et la santé de demain. Conçue comme une grande infrastructure habitable et paysagère, elle accueillera donc non seulement un hôtel, une maison de santé connectée, un espace check-up, mais aussi des chambres étudiants, un restaurant, un bar, un espace de conférences, un espace de coworking et un showroom pour les start-up du monde de la santé.

PRIORITÉ À L’ÉVOLUTIVITÉ ET À LA FLEXIBILITÉ

À l’issue d’un concours organisé en 2016, c’est l’agence Triptyque Architecture qui remporte le projet, le designer Philippe Starck assurant la direction artistique de Villa M. Le parti des architectes : créer une structure de vie plutôt qu’un objet architectural, un authentique puits de vie. Côté forme, la simplicité est de mise. Il s’agit de proposer une étagère la plus basique possible capable de recevoir un empilement de fonctions particulièrement complexes. Fondé sur l’innovation, le programme doit également pouvoir évoluer. Raison pour laquelle l’acier s’est très vite imposé contre les versions bois et béton du projet. La première partie du bâtiment nécessite en effet de grands plateaux, sans appuis. La structure en acier permet ainsi d’obtenir une vraie transparence entre l’intérieur et l’extérieur, à la fois d’ouvrir sur la ville et de préserver l’intimité des occupants de Villa M. Qui plus est, même si les espaces sont définis car répondant à des besoins précis, la structure permet souplesse, évolutivité et modularité.

UN JARDIN VERTICAL

Composée de cette structure minimale aérienne, Villa M, selon les vœux de ses architectes, est en fait le support d’un jardin vertical et non d’une simple façade végétalisée. Et là encore, l’acier s’est imposé. La verticalité du jardin qui nécessite pleine terre et facilité de maintenance a été rendue possible grâce aux poutres faisant la liaison avec l’exosquelette. Retournées et rendues creuses, celles-ci peuvent ainsi recevoir la terre. Ces jardinières sont donc incorporées à la façade en acier liée par les planchers à la structure à poteau-poutre en béton. Elles sont montées en même temps que le gros œuvre. Les bacs de terre végétale viennent s’encastrer dans la structure devant chacune des fenêtres de chaque étage. De même, tout le système d’irrigation et d’évacuation des eaux se trouve dans les structures creuses verticales. De fait, « sa structure fonctionne à la manière d’une treille métallique géante faisant écho à l’architecture parisienne développée dès le début du 19e siècle, souligne Olivier Raffaëlli, architecte et cofondateur de l’agence Triptyque Architecture. Avec le temps, son infrastructure paysagère et changeante deviendra l’architecture la plus visible. Évoluant au fil des saisons, le bâtiment deviendra vivant ». Et la nature, courant sur les façades… son unique architecture.

Maître d’ouvrage : Groupe Pasteur Mutualité
Concepteur et directeur artistique : Philippe Starck
Architectes conception et exécution : Olivier Raffaëlli et Guillaume Sibaud, Triptyque Architecture
Paysagiste : Pablo Georgieff, Coloco

Les quatre saisons version Villa M : printemps, été, automne, hiver.
Doc. : Triptyque Architecture

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