PATRICIA LOUIS

Du terrain de jeux à la holding

À la tête de Groupe Louis, entreprise familiale, Patricia Louis dirige avec son frère cinq sites de production de galvanisation à chaud dans le Grand Ouest. Avec raison et… passion.

© Alain Martineau

« On fait des choses merveilleuses avec l’acier, mais comme notre métier,
il est encore trop méconnu.
À nous de faire bouger les choses. »

La galvanisation, chez les Louis, c’est d’abord une histoire de famille, lorsqu’en 1923, l’arrière-grand-père et le grand-père posent la première pierre de l’entreprise spécialisée dans le négoce de quincaillerie galvanisée sur place. Celle-ci prospère, mais doit faire face, après guerre, au baby-boom et à l’avènement de l’électroménager. Adieu seaux et lessiveuses. Edmond, le père de Patricia Louis, choisit alors la voie de la « galva » et monte avec son frère Charles leur première entreprise, La Galvanisation de Saint-Nazaire, en 1958, puis Galva Atlantique en 1968 et Galva Métal en 1972. C’est là, dans les ateliers de Saint-Nazaire que Patricia et René font leurs premiers pas de « baby-entrepreneurs ». « Nous sommes tombés dans le bain tout petits, résume-t-elle avec un sourire. Cette atmosphère particulière liée à la métallurgie, les bains, l’acier, c’était mon terrain de jeux. » La sœur et le frère rachètent trois entreprises (Galva Maine en 1989, GTS en 1992 et Galva Anjou Touraine en 2005).

« SANS ACIER, PAS DE GALVA »

Patricia Louis est aujourd’hui directrice générale du groupe familial, à la tête de cinq sites de production répartis dans le Grand Ouest et regroupant plus de 200 collaborateurs et… ses « filles », Dona et Mady, deux superbes boxers qui l’accompagnent à l’usine. Entre les questions techniques, sociales, la gestion des relations clients et fournisseurs, les décisions d’investissements, les journées se suivent et ne se ressemblent jamais. Et c’est tant mieux selon cette chef d’entreprise qui apprécie par-dessus tout la polyvalence que lui offre son métier. Car la galvanisation chez les Louis, c’est aussi une histoire de passion.

Le groupe fait de la galvanisation au bain à chaud suivant la norme 1461. Les pièces sont accrochées, décapées par voie chimique dans des bains, puis immergées dans un bain de zinc en fusion. C’est l’unique méthode qui permet de traiter toute la surface de l’acier, intérieure comme extérieure. Et c’est aussi la seule qui génère un alliage entre fer et zinc et confère au revêtement ses propriétés chimiques et mécaniques. « C’est vrai que c’est beau, une pièce qui sort du bain, reconnaît-elle. Les architectes aiment bien le côté esthétique du zinc. Mais pour moi, la « galva », c’est d’abord un traitement de surface pour lutter contre la corrosion. Nous accompagnons le client de notre mieux. Pour y parvenir, nos entreprises misent sur leur réactivité. » Sa fierté ? Le métier, bien sûr, et ses collaborateurs qui connaissent bien leur travail, aiment ce qu’ils font et le font au mieux. Pas de beaux discours ni de grandes envolées chez celle qui, si elle n’avait pas fait « galva », aurait choisi la restauration pour ses valeurs de générosité et de partage. De la simplicité, de l’écoute – même si elle a appris à en fixer les limites – et une certitude : sans acier, pas de « galva ».
« C’est notre support. On fait des choses merveilleuses avec l’acier, mais comme notre métier, il est encore trop méconnu. À nous de faire bouger les choses. » Parfois pourtant, quand elle n’est pas dans son bureau, à l’usine ou avec Galvazinc Association pour défendre la profession, il n’est pas rare de trouver Patricia dans l’atelier à l’heure où les reflets du soleil inondent de lumière les pièces sorties du bain de zinc. Attentives, Dona et Mady, interdites d’atelier, veillent au dehors sur leur maîtresse.

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