5e TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE APPRENDRE

LYCÉE DES MÉTIERS LÉONARD-DE-VINCI À MONTPELLIER

Sous le signe de la renaissance

La reconstruction du lycée Léonard-de-Vinci, à Montpellier, sur le site d’un ancien établissement sans intérêt des années 60, a, tout à la fois, l’apparence stricte d’un lieu consacré au travail et l’allure réjouissante des espaces dédiés aux jeunes.

Maîtrise d’ouvrage : Région Occitanie
Architectes :
Hellin-Sebbag Architectes Associés
Bureau d’études : TPF-I
Photos :
Benoît Wehrlé

Implanté dans une zone à urbaniser en priorité (Zup) et souffrant d’une mauvaise réputation, ce lycée technique se cherchait une nouvelle image. Lors du démarrage du projet, l’écoquartier d’en face n’existait pas, mais le bâtiment des archives départementales de Zaha Hadid était en cours. Difficile de rivaliser avec la matérialité de cet imposant édifice en béton… Par opposition, l’agence Hellin-Sebbag Architectes Associés opte pour une architecture aérienne et ciselée. D’où l’utilisation de l’acier, tant pour une partie de la structure que pour la peau du bâtiment. Afin de donner au lycée une façade vers la ville et de marquer son entrée, les architectes conçoivent un « bâtiment signal » composé d’un avant-corps triangulaire sur pilotis adossé à une construction en R + 2. Une ombrière métallique ajourée suit la courbe de l’avenue, protège du soleil cet avant-corps et conforte l’axe central du lycée grâce à un majestueux portique métallique lui aussi, construit en tranche 1. La partie ouest, reconstruite en tranche 2, s’organise autour d’une cour plantée. Les quatre côtés du carré ainsi créé assurent respectivement les principales fonctions collectives de l’établissement : au nord, le bâtiment d’accueil ouvert sur la cour, avec la vie scolaire ; au sud, le restaurant pro­longé par une terrasse ombragée ; à l’ouest, l’internat bordé
par une galerie couverte ; enfin, à l’est, dans un pavillon blanc sur pilotis, la bibliothèque et le foyer.

L’acier pour la cohérence globale

La structure des locaux dits « typiques » est en béton. Seuls les locaux « atypiques » sont réalisés en charpente métallique : l’avant-corps du bâtiment d’entrée, les cadres signalétiques de la vie scolaire et de la terrasse du restaurant, les auvents et passerelles. Le seul bâtiment entièrement métallique est le centre d’information et de documentation (CDI).
Pour mettre l’accent sur sa fonction, une forme reconnaissable lui est conférée, placée au cœur de l’établissement. Disposant d’une large terrasse en bois ombragée par des brise-soleil réglables, il est relié aux autres bâtiments par une passerelle extérieure qui accentue son caractère détaché et met en scène son accessibilité. Sous la bibliothèque, un espace vitré en ellipse sert de foyer aux lycéens. Si le choix de garder des bâtiments identifiables conforte la sépa­ration des fonctions, le rôle de l’acier s’avère déterminant pour donner une cohérence à l’ensemble. Cette forte présence du métal évoque l’univers des machines et, pourquoi pas, celui des navires. Sur les terrasses en teck de leur lycée, de passerelle en passerelle, les étudiants peuvent s’imaginer être embarqués dans un appareil qui les mène quelque part. Bien que le site ne soit pas en bord de mer, l’analogie entre la traversée et l’apprentissage demeure d’actualité et constitue une des références symbo­liques possibles du projet.

Sous la courbe du bâtiment d’accueil.
Les circulations intérieures du niveau 1, autour du patio.
Passerelle de liaison entre le bâtiment d’accueil et la médiathèque.
La terrasse du restaurant ouvre au sud sur la cour plantée.
De nuit, la résille s’efface ; le rouge des panneaux réapparaît en façade.
À l’est : la façade qui longe l’axe central du lycée, vers la sortie ; au fond : les Archives départementales, bâtiment de Zaha Hadid.
La médiathèque et le foyer des élèves, vus depuis la terrasse du restaurant.
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