LE PONT SEIBERT À BOULOGNE-BILLANCOURT

Un grand balcon sur la Seine

Historique ! Héritage de l’ère Renault, le pont Seibert, qui relie l’île Seguin aux berges de Meudon, refait surface après trois ans de reconstruction. Conçu par le groupement d’architectes RCR Arquitectes et l’agence AEI et construit par les entreprises CMC et Baudin Chateauneuf,
cet imposant ouvrage de 2 000 t d’acier et 150 m de longueur a été posé en novembre dernier sur ses appuis définitifs.

Photo : ConstruirAcier

Construit en 1931 afin de relier les chaînes de montage de l’île Seguin aux ateliers à Meudon, le pont Seibert réalisé en poutre-treillis, mis hors service à la suite de la fermeture de l’usine Renault en 1992, a finalement dû être démonté en 2018, car jugé en trop mauvais état pour être réhabilité. Pas question pour autant de tirer sa révérence définitive. Si le légendaire treillis métallique bleu a ainsi disparu du paysage, son successeur entend bien s’inscrire à son tour comme un authentique repère dans le panorama. Comme un hommage au pont Seibert et pour faire écho au patrimoine industriel du lieu, le futur ouvrage est conçu naturellement en acier. « Sa structure en bow-string répond parfaitement au projet architectural du site », observe Paul Grolleau, architecte de l’agence AEI. L’ouvrage offrira en outre une place privilégiée aux circulations douces, piétons et cyclistes, « placées de part et d’autre de la structure centrale, afin d’offrir un grand balcon sur la Seine ». Et de préciser : « Ce cheminement doublera progressivement de largeur comme pour répondre aux généreux espaces publics prévus sur l’île. À hauteur de celle-ci, le pont fera 27 m de largeur. »

Le pont de plus de 2 000 t d’acier est constitué de deux travées. Photo : ConstruirAcier
Particulièrement complexe, l’ouvrage a nécessité quelque 40 000 heures de fabrication, parmi lesquelles 11 000 de soudure sur site. Photo : ConstruirAcier
Photo : Paul Grolleau

DÉFIS ET PROUESSES

De forme particulièrement complexe, l’ouvrage a nécessité quelque 40 000 heures de fabrication, dont 11 000 de soudure sur site. Le pont est en effet composé de deux travées assemblées sur l’île Seguin. La première travée enjambe la Seine sur 100 m environ, tandis que la seconde, d’une longueur de 50 m au-dessus de la RD7, s’appuie, côté Meudon, sur les deux béquilles et une culée construite à cet effet.
Les 125 tronçons qui constituent la charpente métallique ont ainsi été réalisés dans les ateliers du constructeur métallique Baudin Chateauneuf à Châteauneuf-sur-Sarthe. Acheminés sur l’île Seguin par convois exceptionnels, ils ont été assemblés, soudés, puis mis en peinture entre décembre 2020 et août 2021. Jusqu’à la fin du mois d’octobre dernier, l’entreprise a réalisé la mise en place et le soudage des suspentes entre les arches et le tablier du pont ainsi que la construction des ouvrages provisoires pour permettre les lançages. La pose des travées a été effectuée en deux temps au mois de novembre dernier, avec la première positionnée au-dessus de la RD7, puis la seconde travée bow-string au-dessus de la Seine. La fin des travaux d’aménagement du pont est prévue pour cet été, et son ouverture au public fin 2025 avec l’achèvement des programmes de la pointe amont et de la partie centrale de l’île Seguin. Reconstruit, le pont Seibert viendra ainsi compléter le pont Renault, la passerelle vers Sèvres, le pont Daydé rénové, ainsi que la passerelle nord depuis la future gare du Grand Paris Express vers la Seine musicale, posée en août dernier.

Photo : ConstruirAcier
  • Maître d’ouvrage : SPL Val-de-Seine Aménagement
  • Architectes : RCR Arquitectes, agence AEI
  • Constructeur métallique : Baudin Chateauneuf
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