LA PASSERELLE MARCELLE-HENRY À PARIS

Généreuse et protectrice

Par sa silhouette continue, gracile, son ancrage à l’univers de la ville, les espaces paysagers qui prennent place, cette nouvelle passerelle urbaine forme un lien généreux dans la douceur courbe de sa géométrie.

La nouvelle passerelle de la Zac Clichy-Batignolles relie la rue de Saussure pour ancrer le projet urbain du secteur Clichy-Batignolles au tissu parisien dense au-delà du réseau ferroviaire de la gare Saint-Lazare. L’enjeu est de taille puisqu’il s’adresse à la pratique locale de l’espace public ainsi qu’à l’ancrage territorial du nouveau développement urbain. Mais il se déclare aussi au proche et au lointain : celui de la pratique quotidienne, et celui du paysage depuis les voies de chemin de fer, depuis le fleuve ferroviaire que la passerelle franchit et auquel elle s’adresse également.

Élégie de l’acier

La passerelle est portée par un faisceau d’arcs courbes et cintrés qui rigidifient la rive en constituant des poutres Vierendeel à inertie variable. Ainsi, de part et d’autre, les lectures de l’ouvrage sont asymétriques et croisées, fines puis ouvertes, courbes puis élégies, pour mettre en cohérence l’attention portée à l’espace public et le chemin statique de la construction. Le lien devient un lieu. Il s’agit, ici, de considérer l’infrastructure ferroviaire comme un fleuve duquel les façades métalliques ajourées protègent, mais avec lequel elles dialoguent également, dans un tête-à-tête entre le franchissement et les voies ferrées. Cette structure fine et légère ouvre aussi sur le ciel et installe la semi-transparence de sa maille périmétrale en auvent tel un filtre. De la sorte, le jeu de lumière à l’intérieur de l’ouvrage varie selon son orientation et la vue offerte depuis l’infrastructure.

Maître d’ouvrage : Ville de Paris
Architecte : Marc Mimram
Bureau d’études : Marc Mimram Ingénierie
Photos : Erietta Atalli