CHOISIR UN MATÉRiAU BIOSOURCÉ  SUFFIT-IL À  CONSTRUIRE DURABLE ET RESPONSABLE ?

« L’architecture, il faut l’adorer ! »/strong>

Inaugurant un cycle de conférences – « Construire les territoires de demain » – réparties tout au long de l’année, le premier rendez-vous thématique de ConstruirAcier s’est déroulé le 17 avril dernier à la Maison de l’architecture en Île-de-France. Au programme : la ville durable.

LES INTERVENANTS

Les enjeux environnementaux dans la ville durable de
demain
Comment définir la ville durable de demain et sur quels préalables ? Jean-François BLASSEL, architecte ingénieur, responsable du DPEA Architecture Post-
Carbone à l’ENSA Marne-la-Vallée.
De l’extraction des matières premières jusqu’à la décons­truction des ouvrages Cycles de ville, cycles de vie, Olivier VASSART, professeur en structures métalliques et mixtes à l’université de Louvain et d’Ulster et CEO Steligence Arcelor­Mittal.
Comment concevoir un bâtiment destiné à plusieurs vies ? Concevoir pour plus d’évolutivité : la flexibilité/réversibilité, point de vue de l’architecte Pascale DALIX, ChartierDalix Architectes.
Déconstruction et réemploi, vers un modèle responsable ? La faculté de médecine de Marseille, Valérie
DECOT, architecte fondateur R–Aedificare.
Construire durable, c’est construire pour 50 ans ! Efficacité économique et coût global de la construction : un exemple concret, Christophe MARET, vice-président de l’Untec en charge du numérique et de la R&D.

Retrouvez l’intégralité de la conférence en vidéo sur notre chaine youtube : https://www.youtube.com/@TeleAcier
Prochain rendez-vous à la Maison de l’architecture en Île-de-France, le 27 juin 2019 : « Rester créatif sous contrainte, Comment concilier résilience et liberté architecturale ? »

« Nous sommes dans une marmite en train de chauffer, alerte d’emblée Jean-François Blassel. La situation est sérieuse et doit provoquer chez les concepteurs une prise de conscience réelle pour changer les méthodes de travail et de construction. » Changements climatiques, dérives des températures, sécheresses, inondations avec leurs conséquences sur les activités humaines enferment les villes dans une vulnérabilité systémique. Un humain sur deux est citadin, et bientôt deux sur trois le seront. Comment les villes peuvent-elles s’adapter à ces bouleversements ? En agissant localement suivant quatre axes : la transition énergétique (sortir des énergies fossiles), les bâtiments bas carbone, les transports propres et la consommation décarbonée. À l’échelle du bâtiment, il est impératif d’investir dans le carbone durable, l’économie circulaire et de tendre vers le zéro-déchet.
Si les matériaux biosourcés sont importants, il en va de la responsabilité des architectes, ingénieurs et entreprises de bien réfléchir à leur association. Pour Olivier Vassart,
« il est impératif de changer la façon dont on construit ». La problématique de durabilité des matériaux est directement issue de la flexibilité des bâtiments. Plateaux libres sans poteaux, ouvertures dans les poutres constituent ainsi de sérieux leviers. Sans oublier l’économie circulaire et la réutilisation des éléments structurels. « La reconstruction, observe-t-il, est aujourd’hui techniquement possible. » Et de rappeler la réutilisation des matériaux structurels existants par l’architecte Dominique Perrault pour la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg. Autre illustration avec deux projets exemplaires de réhabilitation et de métamorphose – la caserne de Lourcine et la tour Montparnasse, à Paris – réalisés par l’agence ChartierDalix. Soulignant l’inscription de la réversibilité et de la réutilisation dans le temps avec les arènes d’Arles, Pascale Dalix réaffirme les fondamentaux qui facilitent la flexibilité : des structures capables pour plus de mixité, l’adaptabilité des programmes et les changements de mode de vie pour l’utilisateur. Avec un secteur du BTP s’imposant comme le plus gros producteur de déchets en Europe, il y a, selon Valérie Decot, urgence à inscrire le bâtiment dans une démarche d’économie circulaire. Plus vertueux que le recyclage, le réemploi permet de limiter le nombre de déchets. L’étude sur la déconstruction de la faculté de médecine de Marseille que l’architecte pilote permet ainsi d’éviter 4 600 tonnes de déchets. Enfin, préconisée par Christophe Maret, l’approche en coût global, développée par l’Untec, prend en compte les coûts d’un projet de construction au-delà du simple investissement en s’intéressant à l’exploitation, à la maintenance, au remplacement des équipements, des matériaux ainsi qu’à la déconstruction.

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