UN SITE HISTORIQUE REMIS EN VALEUR

Bâtie en 1924, la halle MAN est un immense site industriel – 65 m de largeur, 200 m de longueur et 15 m de hauteur – qui fut exploité par Thomas Houston (devenu ensuite Alstom) pour la fabrication d’appareillages électriques statiques et notamment de disjoncteurs et turbines, jusqu’à l’arrêt de la production en 2006. En 2004, date du départ d’Alstom, l’édifice est vendu à Nexity. C’est la seule halle historique conservée sur la ZAC des Docks de Saint-Ouen, une ancienne friche urbaine transformée, dès 2007, en un écoquartier de 103 hectares où sont associés bureaux, logements, activités et commerces… Cette halle restructurée, appelée La Communale, est devenue un lieu plurifonctionnel attractif, à vocation commerciale et culturelle. Son grand volume convivial de 12 000 m² abrite un marché alimentaire de dix étals (fromager, primeur, boucher, poissonnier, fleuriste…), dix kiosques gourmands, des bars, une cuisine partagée vouée à des ateliers gastronomiques, une salle polyvalente (concerts, séminaires…) de 300 places, un studio média, une radio et un système vidéo à 360°.
Les deux étages sont occupés par des plateaux de bureaux (plus de 3 000 m²) destinés à insuffler des initiatives citoyennes et solidaires. De plus, ce bâtiment ouvre sur le cours des Lavandières, un centre commercial à ciel ouvert qui accueille cinquante boutiques et six moyennes surfaces glissées en pied d’immeubles au sud de la halle.

STRUCTURES EN MÉTAL RESTAURÉES
Si l’ouvrage a été sauvegardé, il a également été raccourci de trois travées. Les interventions architecturales et techniques opérées sur l’espace intérieur de cette halle ont consisté à désamianter l’ossature en béton et à ôter le mâchefer des remplissages des façades, à refaire les verrières et leur charpente métallique, ainsi qu’à isoler la toiture en béton et à aménager quelque 5 000 m² de planchers en bois.

Les ossatures métalliques conservées, composées de poteaux ajourés et triangulés et de poutres transversales et longitudinales – implantés selon une trame de 8 m de largeur –, ont, elles, été restaurées soigneusement et laquées en noir, le pont roulant originel gardé restant visible. Faisant office de structures d’accueil pour certaines fonctions, les ossatures ajoutées en bois répondent au principe de la « boîte dans la boîte » qui permet de les rendre indépendantes des structures existantes en métal. Et, frugalité oblige, le réemploi est à l’honneur, puisque le mobilier en bois (tables, tours, kiosques, ciels d’étals…) a été créé à partir de 300 caisses en bois de transport d’oeuvres d’art réutilisées. En matière de sécurité incendie, ce bâtiment répertorié en ERP (établissement recevant du public) de 1re catégorie a requis la mise en place de blocs de secours, tous les 10 m, dans sa longueur, traités en boîtes de bois vertes ponctuant l’espace.