VOLUMES EMPILÉS EN STRATES

Positionnée au pied de la tour Pleyel récemment restructurée au sein d’un quartier en mutation de Saint-Denis, cette gare, qui a tenu une place stratégique lors des Jeux olympiques et paralympiques d’été 2024, a été inaugurée en juin de cette même année, après six ans de travaux. Avec 200 000 visiteurs chaque jour, cette gare dionysienne, qui permet la jonction entre les lignes de métro 14, 15, 16 et 17, reste loin derrière la station Châtelet-Les Halles, drainant quelque 700 000 voyageurs chaque jour. « Servant de centre au nord du projet, le bâtiment de cette gare a été conçu comme un parc, avec la création d’un espace vert en toiture et d’une rampe la reliant au niveau du sol, indique l’architecte Kengo Kuma. Il a été redéfini non pas comme une boîte fermée, mais comme un espace public destiné à la com­munauté. » Cet édifice, de cinq niveaux en superstructure et quatre en infrastructure, recèle un imposant emmarchement qui, s’élevant en pente douce depuis une esplanade minérale, mène à une rampe le prolongeant dans le sens opposé, pour atteindre 9 m au-dessus du sol, où se trouvent l’entrée de la station et la passerelle donnant accès au RER D. Cette gare multifonctionnelle est dotée de volumes empilés en strates, où les sous-sols abritent des locaux techniques et des aires de réserves, et le niveau de l’entrée des espaces commerciaux et un poste de police. Les étages supérieurs logent, eux, un large espace culturel de 5 000 m² dévolu au cinéma, arts visuels, création numérique…

Légende
1 – Parvis                                                                      2 – Gare / espaces voyageurs                       3 – Gare / espaces réservés
4 – Commerces & restauration                              5 – Poste de police                                          6 – Programme culturel
7 – Pont / franchissement urbain Pleyel             8 – Voies ferrées                                               9 – Lignes de métro

FAÇADES VITRÉES À STRUCTURE ACIER

Tel un jeu de plis urbains, les volumes imbriqués sont baignés de lumière naturelle qui pénètre à travers les façades vitrées. Les plateaux sont également éclairés, via un atrium central orné de 108 statues de Vénus créées par l’artiste Prune Nourry, qui sert de puits de lumière sur la hauteur de l’édifice, jusqu’aux étages souterrains. Sur le plan structurel, la charpente acier de 400 tonnes mise en œuvre compose l’ensemble des planchers des cinq étages, posés sur les poteaux de la structure béton. À noter : l’immense porte-à-faux qui suspend deux niveaux au-dessus du vide, au moyen de quatre poutres PRS de 40 tonnes chacune, livrées par convoi exceptionnel et posées de nuit avec une grue de 400 tonnes. La façade principale comporte une structure préfabriquée à poteaux-poutres acier insérant des menuiseries en bois et des vitrages isolants. Si cette peau vitrée est habillée de lames verticales en bois naturel qui servent de pare-soleil améliorant la qualité lumineuse des locaux, des casquettes en débord ceinturent les rives de l’édifice et protègent du soleil les baies vitrées. Ces auvents en porte-à-faux, de plusieurs dimensions, sont constitués de panneaux composites en aluminium munis d’un noyau minéral, les trois niveaux en porte-à-faux de 10 m de portée étant suspendus à des PRS de 2 m de haut. De plus, une verrière (dotée d’une structure acier et installée en partie basse) offre un éclairage naturel aux espaces internes.