COURT SIMONNE-MATHIEU
Côtés court et jardin

Un écrin d’acier implanté au cœur des serres d’Auteuil.

Inauguré le 21 mars dernier au stade Roland-Garros à Paris, deux mois avant l’ouverture des Internationaux de France, le nouveau court Simonne-Mathieu s’impose comme la vitrine du tennis de haut niveau. Misant sur une architecture tout en transparence et légèreté, enveloppé de quatre serres tropicales, il propose un dialogue enchanté entre sport et jardin.

Un siècle et des poussières plus tard, elles sont toujours là, les cinq grandes serres botaniques d’Auteuil, parmi les plus belles du monde, construites à la fin du 19e par l’architecte Jean-Camille Formigé. Un repère historique d’acier et de verre, emblématique de l’architecture de cette époque. Entre recours juridiques, polémiques et fake news, il aura pourtant fallu dix années pour construire le nouveau court Simonne-Mathieu d’une capacité de 5 000 places, implanté dans le jardin des serres d’Auteuil, entre l’Orangerie et le boulevard périphérique. Arrivé à saturation, le stade de tennis Roland-Garros ne pouvait en effet conserver sa place dans le tournoi du Grand Chelem qu’à la seule condition d’agrandir son infrastructure. Conduit par Marc Mimram, le projet consiste en un court de 5 000 places, semi-enterré et enchâssé entre de nouvelles serres qui font écho à celles de Jean-Camille Formigé. Il ne s’agit ni plus ni moins que de construire un édifice performant pour le sport de haut niveau et le public, d’améliorer la dimension botanique du jardin par la construction de nouvelles serres tout en instaurant un dialogue avec celles classées au titre des monuments historiques.

Bijou constructif et sportif

Construit dans la partie sud-est du jardin, le nouveau court de terre battue est semi-enterré dans un rectangle de 80 m sur 60 m et ne dépasse pas 8 m au-dessus du sol. « Si l’architecture du 19e siècle a été marquée par le développement de l’acier et du verre, souligne Marc Mimram, le projet traduit cette préoccupation dans un vocabulaire contemporain, une structure élégie d’acier à inertie variable accueillant des éléments de verres en écailles. »
En fonction des orientations, le verre est sérigraphié pour protéger les spectateurs sans projeter d’ombre sur l’aire de jeu. Ce troisième court du stade Roland-Garros ne laisse apparaître aux visiteurs du jardin que les quatre nouvelles grandes serres contemporaines de 1 500 m2, comme un authentique écrin de verre et d’acier. Accueillis sous le feu nourri des protestations et des recours en justice, le projet et son chantier se devaient d’être exemplaires.Dans un contexte particulièrement sensible et exigu, la structure de verre a permis de réaliser un chantier propre, sec, préfabriqué et mis en place in situ en respectant attentivement et délicatement l’environnement. Conjuguant économie de moyens et de matière, la structure et sa couverture tout en transparence et légèreté prennent naturellement place dans le jardin. Ce bijou constructif et sportif, selon les mots de son architecte, accueille public et sportifs tout en optimisant le dispositif d’exposition des plantes. Réparties de chaque côté du court, les quatre nouvelles serres lui servant d’écrin représentent chacune un continent – Amérique, Asie, Afrique, Océanie – et proposent, toujours selon Marc Mimram, un « tour du monde en 80 plantes ».

Maîtrise d’ouvrage :
Fédération française de tennis
Architecte mandataire : Marc Mimram Architecture & Associés
© Erieta Attali

Tribune haute du court : auvent en acier et verre sérigraphié. ©Stéphane Miget
Une des quatre nouvelles serres offrant « un tour du monde en 80 plantes ».
Doc. : Marc Mimram Architecture Ingénierie
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