CENTRE AQUALUDIQUE, REIMS

Bi-coque nouvelle vague

Signature de l’équipement, la grande toiture plissée constitue l’identité du bâtiment. Photo : Erieta Attali

Jusqu’alors mondialement connu pour ses maisons de Champagne, Reims pourrait bientôt l’être aussi pour son centre aqualudique. Pour cause, l’exploit technique du coquillage géant abritant ses quatre bassins intérieurs. Une couverture « Nouvelle Vague » signée Marc Mimram.

ECONQUÊTE URBAINE

Partie à la reconquête de la friche industrielle laissée par la Sernam, la municipalité aspirait à y étendre son cœur de ville. Reims Grand Centre a été intronisé par la remise en paysage des Hautes Promenades conçue par la paysagiste Jacqueline Osty, depuis la gare jusqu’à la porte de Mars. Le boulevard Jules-César y démarrant structurera, à terme, le nouveau quartier dédié au bien-être et aux loisirs. Ce « Central Park rémois » devant, entre autres, accueillir Reims Arena et un vaste complexe aqualudique. « En tête de gondole », ce dernier concentrait les enjeux urbains devant tout à la fois assurer la transition avec le centre ancien malgré ses 11 450 m2 et, grâce à ceux-ci, magnifier l’entrée d’un morceau de ville en devenir. Les quatre bassins sportifs couverts – dont un olympique avec gradins (1 500 places) – sont complétés par un cinquième, plus ludique, de 50 m en extérieur, avec solarium et aires de jeux agrémentant un jardin en terrasse, que se réappropriera, l’hiver, la patinoire et son chemin de glace extérieur. S’y greffent un centre de bien-être adulte, un pôle raquettes (deux terrains de padel, quatre de squash et club house), un espace crossfit et un autre de… coworking, ainsi que des commerces sur rues. L’architecte Marc Mimram a, en effet, choisi audacieusement de positionner l’ensemble des bassins à l’étage, afin de pouvoir généreusement ouvrir leurs plages méridionales sur la ville sans nuire à leur intimité, tout comme leurs vestiaires. Les équipements techniques occupent la partie aveugle du rez-de-chaussée, bordés au sud par les boutiques de plain-pied avec l’avenue de Laon et, à l’est, par les terrains de raquettes, le hall d’accueil sous triple hauteur et la patinoire animant le boulevard Jules-César.

UNE VAGUE IDÉE STRUCTURELLE

À la recherche d’un plateau de natation totalement dépourvu de points d’appui intermédiaires, et baigné par la lumière naturelle, l’architecte-ingénieur a conçu une vaste coque plissée, aux allures de coquille Saint-Jacques. Toutes différentes et espacées de 8,60 m, chacune des ondes constitue une gigantesque poutre-treillis en acier des plus complexes, de 90 à 70 m de portée nord-sud, de sections losangiques variables. Par endroits siamoise, elle s’étrécit à d’autres pour y engendrer des échancrures dans la couverture vallonnée que comblent des coussins d’ETFE douchant de lumière du jour les bassins en contrebas. La répétition du double poteau métallique les portant à leurs extrémités génère une colonnade au nord et des arcades géantes au sud du fait des généreux débords de la coque ondulée faisant protection solaire. Par leurs dimensions, plusieurs fermes ont dû être assemblées sur site, barre par barre. Levées par deux grues, il a fallu anticiper les déformations dans les trois directions lors de leur levage pour garantir une pose au centimètre près.

  • Maîtrise d’ouvrage : Reims Métropole ; partenariat public-privé Adim Est groupe Vinci/Dalkia/UCPA
  • Maître d’œuvre : Marc Mimram Architecture Ingénierie
  • BET structure : Marc Mimram Architecture Ingénierie, Egis Bâtiments Grand-Est
Une vaste coque plissée, aux allures de coquille Saint-Jacques. Photo : Marc Mimram Architecture Ingénierie
Chacune des ondes constitue une gigantesque poutre-treillis en acier des plus complexes, de 90 à 70 m de portée nord-sud, de sections losangiques variables. Photo : Marc Mimram Architecture Ingénierie
Barre par barre, plusieurs fermes ont dû être assemblées sur site. Photo : Marc Mimram Architecture Ingénierie
Doc. : Marc Mimram Architecture Ingénierie
Doc. : Marc Mimram Architecture Ingénierie
Doc. : Marc Mimram Architecture Ingénierie
La géométrie de la toiture, en apparence très libre, naît de deux contraintes : le franchissement des bassins olympiques et ludiques et l’apport de lumière naturelle. Photo : Marc Mimram Architecture Ingénierie
La grande halle des bassins, inondée de lumière naturelle. Photo : Erieta Attali
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