AURÉLIEN DELESTRE

Faire rayonner l’excellence
des technologies de l’acier peint

Ingénieur, docteur en science des matériaux, passionné de technique et défenseur des règles de l’art, Aurélien Delestre incarne une vision exigeante et résolument moderne de son métier.
Élu président de l’AFTA.P, l’Association française des technologies de l’acier peint, le 6 mars dernier, il entend bien promouvoir sans  relâche les valeurs de qualité, de durabilité et d’innovation, au service d’un secteur en constante évolution.

Photo : Raoul Schweitzer

Quel est votre parcours ?

Originaire de Blois, j’ai grandi dans l’environnement d’une entreprise familiale de charpente et de couverture spécialisée dans la restauration de monuments historiques.
Mon père était entrepreneur dans le bâtiment. Je me voyais initialement destiné à reprendre l’entreprise. Mais la crise du bâtiment des années 1980-1990 a contraint à sa fermeture, changeant le cours des choses. Mais loin de renier cet héritage, j’y ai puisé une première sensibilité à la matière, au travail bien fait et à la notion de transmission. Très tôt attiré par les sciences, je me suis naturellement orienté vers un DUT en science et génie des matériaux, avant d’intégrer une école d’ingénieurs spécialisée également dans les matériaux à Montpellier. C’est au cours de mon stage de fin d’études chez Profils Systèmes, fabricant de profilés aluminium intégrant également des procédés de peinture, que je découvre concrètement l’univers des traitements de surface. Dans la continuité de ce parcours, j’ai poursuivi en doctorat, développant ma curiosité scientifique ainsi que la méthodologie de recherche pour rejoindre en 2011 le groupe Optitec, spécialisé dans le traitement de surfaces et l’application de peintures industrielles. Jeune docteur, j’ai débuté en tant que responsable R&D, avec pour mission de développer des procédés innovants de thermolaquage sur des matériaux variés comme les composites à structure sandwich, le bois ou certains polymères. Mais le marché se montrant alors peu réceptif à ces innovations, j’ai orienté progressivement mon action vers la stratégie commerciale, avec une volonté constante de relier expertise technique et accompagnement client : répondre aux attentes des clients, proposer des solutions sur mesure, valoriser le savoir-faire de l’entreprise.

Quel est votre rôle actuel au sein d’Optitec ?

Aujourd’hui, j’occupe le poste de directeur commercial du groupe Optitec, composé de six entités implantées en France (Occitanie, Rhône-Alpes) et en Tunisie : Surfacier, Surfatech, Technocoat, Technolaq, Surfalaq, Surfaprotec.
Le groupe intervient en tant que sous-traitant en traitement de surfaces et peinture industrielle dans des domaines aussi divers que la construction, la tôlerie industrielle, le mobilier urbain, ou l’industrie. Il faut savoir que, depuis sa création en 2002, Optitec s’appuie sur une vision forte insufflée par ses fondateurs, Luc Martin et Joël Varescon.
Cette dynamique se poursuit aujourd’hui sous la direction opérationnelle de Julien Laudier et moi-même. Fidèles à l’ADN du groupe, nous plaçons la qualité au cœur de notre démarche. C’est dans cette logique que je promeus activement le label Qualisteelcoat, certification internationale dédiée à la qualité des systèmes de peinture sur acier.
Ce label est un gage de performance. Il impose un cahier des charges strict, contrôle les pratiques des applicateurs, garantit une durabilité optimale. Dans un secteur où les règles de l’art ne sont pas toujours respectées, il est essentiel d’offrir des repères clairs.

Pourquoi avoir accepté ce rôle de président de l’AFTA.P ?

Je suis engagé de longue date au sein de l’AFTA.P, et contribue régulièrement aux travaux de l’association : réunions techniques, actions de sensibilisation, promotion du métier. J’ai accepté la présidence avec beaucoup de fierté et de responsabilité, dans la continuité du travail mené par Jean-Christophe Magniez, mon prédécesseur.
L’association regroupe aujourd’hui une quarantaine d’adhérents, spécialisés dans l’application de peintures sur acier, ainsi que des partenaires industriels parmi les plus reconnus du marché. Véritable maillon essentiel entre les applicateurs, les prescripteurs (architectes, économistes, maîtres d’ouvrage) et les acteurs institutionnels, elle oeuvre à chaque étape de la chaîne de valeur. Son objectif : promouvoir les bonnes pratiques, valoriser le savoir-faire, accompagner la montée en compétence du secteur et faire reconnaître le label Qualisteelcoat, gage de qualité et de performance. À travers ces actions, l’association s’engage pleinement pour une meilleure durabilité des ouvrages, en assurant une protection optimale de l’acier contre la corrosion et les agressions extérieures.

Quels sont les grands enjeux de votre profession ?

Dans un contexte marqué par de multiples transitions, j’identifie quatre défis majeurs pour la filière. Notre première responsabilité consiste à participer à la pérennité des ouvrages que nous traitons. C’est le coeur de notre métier. Nous devons développer des solutions robustes, fiables, qui tiennent dans le temps, et adaptées aux environnements d’installation. Le secteur travaille également activement à l’amélioration de ses procédés. Poudres à basse température, optimisation des cycles de cuisson, réduction des consommations énergétiques : chaque avancée compte. C’est un chantier ambitieux, car nos processus sont naturellement énergivores. Mais nous avons une vraie dynamique collective avec des partenaires fournisseurs également très impliqués. Autre enjeu majeur : la crise actuelle du bâtiment, les tensions sur les matières premières et l’inflation imposent une agilité permanente. Nous devons être capables d’adapter notre offre, de proposer des solutions différenciantes et de maintenir un haut niveau de qualité malgré les contraintes. Enfin, la question de la relève est centrale. Il est essentiel de former, de transmettre, de donner envie aux jeunes de rejoindre nos métiers. Les nouvelles générations ont une autre relation au travail, d’autres attentes. À nous de les écouter, de les accompagner, de leur montrer toute la richesse de notre univers. Pour y parvenir, je suis guidé par l’envie de faire bouger les lignes, de porter haut les exigences de mon métier. J’aime passionnément ce que je fais. J’y trouve du sens, du concret, du challenge.
Et surtout, j’y vois une mission : défendre la qualité, faire progresser la profession, transmettre une certaine idée du travail bien fait.