Passerelle Cœur d’Orly

Devenir une vraie ville aéroportuaire, envisager Orly comme un lieu de vie, un foyer du développement urbain grâce à son attractivité économique et son rôle dans le tissu urbain : le rêve des acteurs d’ADP est en passe de devenir réalité…

Conçue comme un ouvrage d’art, la future passerelle devrait relier au printemps 2017 le terminal Sud de l’aéroport Paris-Orly au quartier d’affaires Cœur d’Orly en cours de développement avec sa zone hôtelière et ses immeubles de bureaux. « Nous avons souhaité concevoir un objet de qualité, emblématique de notre souci continu de la qualité de service, observe Augustin de Romanet, p-dg du groupe ADP. Elle permettra de dynamiser notre quartier d’affaires en facilitant le déplacement des voyageurs (30 millions de passagers d’ici 2020) entre l’aérogare et les services et ceux de la future gare multimodale qui hébergera en 2024 les lignes 14 et 18 du métro du Grand Paris ». ADP a donc opté pour une passerelle mais pas n’importe laquelle…

Futurisme et Danse de Matisse

Inventive, innovante, belle et confortable, elle s’inscrit selon les vœux François Tamisier, son architecte, en continuité avec la fluidité de l’architecture contemporaine. « Vitrée, fermée, elle offre une vue complète sur le site d’Orly, souligne-t-il. Nous avons souhaité un ouvrage le plus léger possible. Le dessin purement technologique est évacué au profit de la simplicité. Son système d’anneaux inclinés à 46° qui lui donne sa forme futuriste met en scène les usages et les pratiques urbaines du passager. En lien direct avec le design de la ville et le mouvement, elle évoque « La Danse », le tableau d’Henri Matisse ».

Défi technique

Plus prosaïquement, cette nouvelle passerelle, c’est 800 tonnes de charpente métallique, 270 mètres de longueur pour 7,5 mètres de largeur et 5,5 mètres de hauteur et 200 tonnes de vitrages, soit 4 300 m², la superficie de 22 terrains de tennis… La passerelle sera en outre équipée de six trottoirs roulants et de trois ascenseurs. Pour Damien Colombot, président du directoire du groupe Baudin Chateauneuf, la future passerelle qui comptabilise quelque 150 000 heures de travail constitue un véritable challenge technique. Signe particulier : l’ouvrage est dépourvu d’assemblage boulonné. Pour y parvenir le groupe a donc réalisé la charpente métallique dans ses ateliers de Châteauneuf-sur-Loire avec des pièces d’une longueur de 27 mètres, de 7,5m de large et de 5,5 de hauteur. Livré en 10 colis de près de 100 tonnes chacun, l’ouvrage a ainsi été acheminé de nuit et assemblé sur le chantier sans bloquer la circulation sur l’aéroport.

Procédé unique

L’acier, lui, a été produit par Vallourec. Le leader mondial des solutions tubulaires premium a en effet fourni pour la construction de cet ouvrage complexe, 300 tonnes de tubes de structure. « Ces tubes sans soudure forment des anneaux qui encerclent la passerelle sur toute sa longueur, tant dans sa nappe inférieure que sur sa partie supérieure, explique Philippe Crouzet, président du directoire de Vallourec. Ils ont été forgés sur le site d’Aulnoye-Aymeries selon notre procédé breveté unique au monde, le « Premium Forged Pipes ». Le traitement thermique en « trempe-revenu » leur confère en outre des caractéristiques mécaniques exceptionnelles conjuguant résilience et haute résistance, indispensables à ce type de structures très exigeantes. Nul doute que la future passerelle constituera une vitrine de la technicité et du génie civil français ».

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