Architectures

Le Tribunal de Paris regroupe sur un site unique de la ZAC Clichy-Batignolles : le Tribunal de Grande Instance, les Tribunaux d’Instance et le Tribunal de Police, montrant ainsi l’unicité de la justice.
Ville à lui tout seul, le bâtiment compte 170 000 m² de surface bâtie (105 000m² de surface de plancher, 61 500m² de surface utile), 90 salles d’audience d’une capacité de 5 000 places, 3 650 fonctionnaires de justice, 205 cellules de détention provisoire, et accueillera près de 9 000 visiteurs chaque jour.

Le bâtiment tisse un lien fort entre Paris et sa banlieue. De ce geste urbain fort découle un bâtiment extrêmement long horizontalement (170m de long) et un élancement vertical exceptionnel de 1/17ème : pour une hauteur de 160m de haut, le bâtiment ne mesure que 22m de large, avec un noyau de 9.45 m de large seulement.
La faisabilité technique d’un tel « bâtiment-tranche » a été rendue possible grâce à une conception technique innovante et coordonnée (division en trois blocs verticaux par des joints de dilatation, élargissement des noyaux dans la partie basse pour retrouver de l’inertie) et des études de vent poussées (essais en soufflerie au CSTB, calculs dynamiques par pas de temps). D’autre part, l’invention de clés de cisaillement à trois niveaux a permis de garantir l’homogénéité des déplacements transversaux entre les trois blocs.

La vie intérieure du Palais se devine depuis l’extérieur grâce à la géométrie d’ensemble du bâtiment, puisque les quatre volumes horizontaux abritent chacune des quatre fonctions du palais : les audiences, l’instruction, le siège, la présidence. Cette disposition étagée constitue deux défis structurels.
Premièrement, derrière les trois volumes horizontaux de 10 niveaux, se cache une division verticale de la structure, avec des noyaux ayant chacun des hauteurs et des descentes de charges différentes. La maîtrise des tassements différentiels entre ces noyaux a nécessité des réglages fins d’épaisseur de chacun des voiles et du nombre de barrettes de fondations, ainsi qu’un calcul géotechnique avancé pour déterminer la cuvette de tassement du sol.
Deuxièmement, la création des jardins intermédiaires sans aucun poteau périphérique a nécessité de créer des planchers de transfert en béton précontraint, reprenant la charge des 10 niveaux sur un porte-à-faux allant jusqu’à 7m, faisant ainsi du chantier de construction un véritable chantier d’ouvrage d’art en pleine ville.

Le Tribunal de Paris s’affirme selon trois entités clairement lisibles, reflet de l’activité et des fonctions du bâtiment : un Immeuble de Grande Hauteur (IGH), prenant naissance dans le Socle, un Etablissement Recevant du Public (ERP) situé le long du parvis qui regroupe l’ensemble des espaces publics, les deux étant en communication avec le Bastion, un bâtiment Code du Travail (CdT) positionné sur une nouvelle voie longeant les anciennes fortifications de Thiers.
Les trois entités sont reliées entre elles par une Voie de Desserte Intérieure (VDI), formant un établissement unique régi par 4 règlements de sécurité incendie.
Afin de permettre la circulation des magistrats, du public et des prévenus dans le Palais, qui doivent se rencontrer uniquement dans les salles d’audience, 12 intercommunications ont été créées entre les entités alors qu’une seule était autorisée réglementairement.

Bâtiment Socle :
L’acier est utilisé pour la réalisation des poteaux mixtes doubles de grande hauteur (caissons à âmes débordantes en acier remplis de béton pour la résistance à l’incendie) situés en façade et dans l’atrium (poteaux de 12 mètres de haut).
Il se retrouve également au niveau de tous les ouvrages d‘accès intérieurs comme les paliers d’escalators, les passerelles de liaisons, les escaliers aériens des atriums ainsi que leurs verrières.
Pour ces ouvrages, un soin particulier a été apporté pour rendre les attaches invisibles.
• Bâtiment Bastion :

L’acier a été choisi pour la toiture du restaurant ainsi que pour toutes les ossatures de la faille de portée 16 m entre le bâtiment socle et le bâtiment bastion, à savoir le plancher dit « scramble » au niveau du restaurant et les 4 niveaux de passerelles.
– A l’extérieur du bâtiment pour le bâtiment IGH :
A l’extérieur l’acier s’expose au point culminant de l’ouvrage comme ossature porteuse des wing walls qui entourent la terrasse et protègent les locaux techniques.
L’acier est également utilisé pour toutes les ossatures supports des wing walls en parties latérales des façades principales servant d’éléments décoratifs aux quatre angles de la tour principale.
Par une mise en oeuvre très finement élaborée, l’acier se distingue avec une grande élégance pour tous les éléments supports de l’ascenseur panoramique et des 2 000 m² de panneaux photovoltaïques situés sur la façade Est.
– A l’extérieur du bâtiment pour le bâtiment SOCLE : Aux 4 coins de l’ouvrage, l’acier se dévoile dans les escaliers de secours à la « Chambord » si finement dessinés qu’ils semblent suspendus.

Architecte :
RENZO PIANO
BUILDING WORKSHOP
Maître d’Ouvrage :
ARELIA
Maître d’OEuvre :
SETEC TPI
Charpentier :
BLOCOTELHA
Entreprise :
BOUYGUES CONSTRUCTION assisté pour le métal par le
BE Structure Métallique :
CABINET JAILLET-ROUBY