Marché couvert, Fontenay-aux-Roses

Reconstruit au-dessus du parking municipal, le marché couvert du vieux Fontenay est un ouvrage métallique qui multiplie les marques de politesse en direction du voisinage, efficace et élégant dans sa simplicité même.

Fidèle au poste, le marché couvert de Fontenay-aux- Roses a retrouvé son emplacement en fond de place, à l’angle d’une rue qui descend du plateau de Clamart. La démolition de l’ancien marché a permis de creuser sur son emprise deux niveaux de parking public pour un total de 130 places. Un apport précieux dans le vieux Fontenay aux rues tortueuses et pentues. La vie locale s’en trouve simplifiée et les commerçants satisfaits. Ravalée au rang de superstructure, la halle du marché est la partie émergente de l’ouvrage, dressée sur la place dans l’arrondi d’un parvis qui récupère la pente de la rue. Sa position d’angle et son adossement à une petite barre résidentielle des années 1970 en font un ouvrage charnière qui compose avec le tissu de l’ancien village aujourd’hui mité d’immeubles d’habitation et de pavillons plus récents. Calée en hauteur sur les maisons en vis-à-vis, la halle se présente autant en élévation qu’en plan, les vues dominantes des immeubles du voisinage comp- tant autant que celles du piéton arrivant par la place ou la rue. L’arrondi de l’angle est une forme de politesse que le parvis vient amplifier et qui se répercute en toiture par trois rangs de lanterneaux ourlant délicatement cette “cinquième façade” particulièrement soignée.

L’articulation de deux géométries bien réglées

La halle érigée en superstructure articule ainsi deux géométries qui se superposent. Un alignement de portiques réalise l’élévation de l’ouvrage au gabarit voulu et organise le quart de tour rayonnant sur la place. Trois lignes de lanterneaux rapportées en toiture dessinent les courbes induites par l’arrondi ainsi décrit. Sous cette toise horizontale, le sol intérieur en béton teinté rouge épouse la pente de la rue adjacente par une déclivité de 3% qui maintient la relation de plain pied sur toute la longueur de la halle. L’articulation des deux géométries est résolue par l’adoption d’une charpente Espaces commerciaux métallique qui en règle l’interface ainsi que le quart de tour sur la place. Elle assure bien évidemment la portée requise sans appui intermédiaire et se prolonge sur l’extérieur d’un propylée qui marque le seuil du marché et s’ouvre sur le parvis. Outre les capacités structurelles propres à l’acier, la construction métallique répond à un choix délibéré des concepteurs qui en apprécient la finesse et la précision. Avant tout, une question d’affinité avec le matériau. Sont ensuite évoquées la tradition propre à cette typologie de bâtiment et la stratégie de construction en milieu habité, avec une durée de chantier et des nuisances réduites, quand bien même l’infrastructure en béton armé du parking relativise ces arguments. Sans parler des consolidations de carrières qu’il a fallu faire au préalable. En dépit de ces travaux lourds, la rapidité et l’économie de la construction métallique n’en demeurent pas moins des atouts appréciables, le marché de charpente métallique représentant un faible montant sans commune mesure avec la visibilité de l’ouvrage.

Une cinquième façade striée de courbes lumineuses

D’une grande simplicité, les portiques constitutifs du bâtiment sont composés de profilés standard ou reconstitués soudés (PRS) en grande partie boulonnés et contreventés en mitoyenneté par les maçonneries. Le plan de toiture qu’ils supportent est rigidifié dans tous les plans, notamment par les diagonales qui accompagnent le soulèvement des lanterneaux déployés en courbes concentriques. Ce meccano boulonné est peint en noir pour se fondre dans le plafond et mieux faire ressortir les courbes lumineuses des impostes vitrées qui strient la toiture. Son économie autorise quelques coquetteries dont la plus pertinente est le choix de tubes en acier inoxydable pour les poteaux qui jalonnent le propylée. Ces pièces sont d’autant plus fines (180 mm de diamètre) qu’elles travaillent en traction et sont donc arrimées sur des chapes rotulées en tête et en pied. Ultime strate de la construction, la couverture en zinc prépatiné transcrit dans ses lés assemblés à joint debout la géométrie rayonnante du plan de toiture rehaussé des lanterneaux.

Maîtrise d’ouvrage
Ville de Fontenay-aux-Roses (92)
Maîtrise d’œuvre
SBBT (Sophie Berthelier, Benoît Tribouillet, architectes) BET
Betom (TCE), Cap Terre (HQE),
ACV (acoustique)
OPC
Jean-Claude Robin Charpente métallique ACML
Couverture